Consommer moins ça fait du bien
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| Copyright Mirna Barada, 2020 |
L'édito
Décembre 2020
L'année 2020 a été l'année la plus compliquée de ma vie avec la crise sanitaire. Mais 2020 m'a aussi aidé à me repositionner en tant que consommatrice. Il y avait, en quelque sorte du bon dans le mauvais. Ceux qui me connaissent n'auraient jamais penser que j'y arriverais. Dans ma vie de parisienne, l'affaire du siècle était la suivante: me débarrasser de ma frénésie de shopping. Je suis ce genre de nana qui achète au coup de cœur, qui pense encore que le shopping est un défouloir intemporel fait pour nous remonter le moral quand on va un peu mal. Acheter, c'était mon anti-dépresseur. Foncer dans les magasins et craquer pour un jean (par exemple) me faisait un bien fou. Quand je n'étais pas très bien, ça me guérissait instantanément. Parfois je rentrais tout simplement chez moi, mais si je croisais une boutique, je franchissais la porte de celle-ci. Il faut savoir qu'en bas de chez moi, il y a plein de magasins et toutes sortes de boutiques. C'était assez difficile pour moi de ne pas y entrer, juste par curiosité. Je n'avais rien de précis en tête, même si j'adore flâner entre les rayons. Mais avec le temps, je me rendais compte de certaines choses...Depuis plusieurs mois, j'ai changé. Le confinement m'a beaucoup aidé. J'ai pu me recentrer sur ma façon de consommer. Je me suis poser des questions et j'essayais d'y apporter un raisonnement, une analyse, une solution, une réponse.
Dès le départ, j'avais bien compris qu'il fallait modifier mes habitudes. De toute façon, on ne pouvait plus sortir. Mais il était hors de question que je change mon rituel. J'ai un truc bien sacré qui m'obsède. Le matin, même si je ne sors pas ou que je n'ai pas de rendez vous dans la journée, je m'habille. Même quand je ne travaille pas. C'est l'étape clé de ma journée. Je me prépare toujours comme si j'étais prête à sortir sans forcément le faire. Je suis parfumée, habillée et prête pour ma journée. Ma tenue varie selon mon humeur. Quand l'annonce du confinement a été faite, j'ai pris peur. Comme tout le monde. Enfin comme peut être la majorité des personnes qui détestent rester toute une journée entière chez elle. J'ai paniqué assez vite. De nature positive, je me suis dit qu'il fallait repenser certaines choses. Plus les jours passaient, et plus je réfléchissais. Mon constat était le suivant: j'achète trop. Trop de vêtements, d'accessoires, trop de chaussures, etc... Petit à petit, j'ai commencé par me mettre des règles. La règle fondamentale était de ne rien commander sur le web à partir du 17 mars 2020 et pendant toute la durée du confinement, au minimum. Et j'étais sidérer d'ailleurs de voir sur les réseaux sociaux que mes amies (et d'autres nanas de la fashion sphère) commandaient quasiment tous les jours des nouvelles tenues, un nouveau matelas, des tasses, des trucs de déco apparemment indispensables à leurs yeux. Je trouvais ce comportement égoïste. Déjà, il n'y avait aucune urgence à s'offrir toutes ces babioles. Mais le truc qui m'a vraiment sidéré, c'est qu'à aucun moment ces personnes se sont mises à la place des facteurs et des livreurs et aux risques qu'ils prenaient. Je me disais, qu'Amazon allait encore triompher et gagner plus en 2020. Et c'est bien révélateur de la société consumériste dans laquelle on vit tous. Alors oui, je suis contente de ma démarche car elle a du sens. Et j'en suis même très fière.
Le confinement nous a tous servi à réfléchir sur nos actes, nos habitudes et notre façon de vivre et de consommer. J'ai toujours privilégié la qualité sans trop me soucier de la quantité. Je n'achète plus les choses en fonction de mon humeur. J'ai pris le contrôle sur cette addiction. Si on veut changer les choses dans notre manière d'acheter, c'est possible. Et en plus, on fait des économies. Ensemble, si on arrive déjà à se repositionner dans nos rapports à l'achat de fringues, on avance. J'admire celles et ceux qui n'achètent que de la seconde main. J'admire celles et ceux qui arrivent à tout revendre sur Vinted. Une mode intelligente et consciencieuse, bien sûr que c'est possible. Il sera beau ce temps lorsque les collections devront être limitées, lorsque les chutes de tissus devront obligatoirement être recyclées, ou on demandera à des grandes marques de tout produire en France et d'acheter les matières françaises dans notre pays ou en Europe. Il faut agir maintenant dans le but de prendre soin de notre planète, d'être davantage responsable quant à notre système de consommation et de production. Il faut revenir à des valeurs simples pour nous mais surtout pour les générations à venir. C'est aussi leur planète et elle mérite un meilleur traitement. J'espère que les générations futures arriveront à la préserver encore mieux que nous.
Si la mode a pour but de faire rêver, elle peut toujours continuer à le faire en évoluant de manière la plus écoresponsable possible. Une mode éthique et saine est une alternative à prendre en considération pour opérer une transition intelligente. Les marques doivent prendre leurs responsabilités, et ceux et celles qui achètent doivent se repositionner. Le changement, la transition, l'éveil de conscience commencent par nous. Nous, consommateurs. J'ai l'ultime conviction qu'un meilleur monde n'est pas aussi lointain que certains prétendent. Mais il faudra du temps...Peut être beaucoup, mais j'y crois vraiment . Certains ont déjà changé leur façon de fabriquer pour se calquer sur une mode plus éthique. D'autres commencent à se lancer en produisant des vêtements écoresponsables, made in France, et en garantissant des matières plus saines afin de protéger l'environnement. L'éveil collectif est en marche. Le chemin sera sans doute long mais je suis convaincue que l'année 2021 sera une meilleure année pour notre planète.
Cet article a été écrit durant l'été 2020 et modifié en décembre 2020 pour le lancement du blog.
